samedi 29 septembre 2012

La Monnerie de Mademoiselle S.

Melle S. a grandi à La Monnerie. Ses parents habitent vers le collège.
Petite, elle venait régulièrement dans le centre-bourg de La Monnerie pour acheter des bonbons, au tabac ou à la presse.
"Quand t'es petit, La Monnerie, c'est sympa. C 'est un labyrinthique, entre les "bois", la "forêt", le quartier du Montel..." ; "Le Montel, c'est un beau petit noyau villageois, mais je n'ai pas vraiment de raison d'y aller alors je n'y vais pas."
Après avoir été à l'école puis au collège à La Monnerie, elle est allée au lycée à Thiers. Lycéenne, elle passait beaucoup de temps à Thiers, qu'elle trouve bien moins vivant aujourd'hui. "Il y a 10 ans, tous les commerces de la Rue du Port était ouverts. Aujourd'hui, c'est une rue morte, tout est fermé."
A 24 ans, Melle S. habite et fait son master 2 DYNTAR (développement des territoires) à Clermont-Ferrand. Quand elle revoit ses amis, anciens habitants de La Monnerie, ils se retrouvent sur Clermont, pas ici. Finalement, elle ne passe que très peu de temps dans les rues de La Monnerie, et ne s'y sens pas très à son aise.

Assez rapidement, Melle S. me parle des communautés de communes du coin. Depuis quelques années, Saint-Rémy sur Durolle, autrefois membre de la CCMT, a rejoint la CC de Thiers. "Il y a eu une cession Saint-Rémy / La Monnerie. Saint-Rémy a toujours eu une image assez bourgeoise dans l'esprit des habitants de La Monnerie. (...) Quand les gens parlent de la sortie d'autoroute de La Monnerie, les gens disent 'La sortie de Saint-Rémy', c'est pénible".

Je lui demande ce qu'elle pense des enjeux de mixité à La Monnerie. "Je ne ressens pas vraiment de souci de mixité, je crois que ça se passe bien. Quand j'étais petite, il n'y avait aucun problème. Il y avait beaucoup de travail autour de la mixité culturelle à l'école. Il y avait aussi l'école de la langue turque, où les enfants apprenaient à parler leur langue d'origine, je ne sais pas si ça existe encore."

Pour Melle S., un des problèmes de La Monnerie, c'est qu'elle n'a pas de point de vue sur elle-même, dans le sens paysager. Elle ne connait pas d'endroit d'où on peut voir La Monnerie en entier, d'en face, alors elle pense que c'est plus difficile pour les habitants de comprendre leur ville.
Je lui parle de Château-Gaillard ou de Chabreloche, des villages voisins qui ont sensiblement la même configuration (le long de la route). Melle S me dit que c'est différent parce que ces villages s'étendent de part et d'autre de la route, que ca parait plus vivant du coup. La Monnerie ne s'étale que d'un côté, et est bloquée par la voie ferrée et les bois de l'autre côté. Selon elle, ça change tout.

Melle S. aime de promener dans "ses" bois, mêmes si parfois elle se retrouve face à des impasses où des terrains privés. Sinon, elle aime se promener dans le vieux Thiers, ou dans la vallée des Rouets. Elle pense que le patrimoine industriel a encore du mal a être accepté comme tel, et qu'il faut du temps et un apprentissage de ces vestiges assez récents et porteurs d'un imaginaire parfois difficile.
La Durolle. "Oui, elle est là, mais on ne la voit pas. Le seul endroit d'où on peut la voir, c'est quand on prend le train Saint-Etienne > Clermont. Et c'est vraiment beau."

samedi 8 septembre 2012

L'Atelier du Bourg est ouvert tous les vendredis !

Notre premier temps d'immersion à La Monnerie se termine et nous retournons dans nos contrées respectives en ayant beaucoup appris sur le village et ses habitants.
Mais L'Atelier du Bourg ne ferme pas ses portes ! Chaque vendredi, pendant le marché, la boutique est ouverte et les habitants sont invités à entrer pour découvrir ou redécouvrir la démarche et échanger autour des premiers outils d'analyse mis en place.
En attendant une nouvelle résidence mi-octobre où nous animerons entre autres des ateliers de réflexion thématiques, nous serons de passage le vendredi 28 Septembre, lors du Salon de La Coutellerie qui se tiendra avenue du Stade ( Plus d'informations sur le site tout neuf de la ville : http://www.lamonnerie-lemontel.fr/ ), et distribuerons la Gazette #1 à cette occasion, où vous pourrez suivre le fil de la réflexion. Encore merci aux élus et voisins pour l'accueil chaleureux.

Les atouts et points faibles de la ville décelés par les habitants sont visibles depuis la rue.
Dans la boutique de l'Atelier du bourg, vous trouverez des premières cartes d'analyse qui présentent La Monnerie selon de nouveaux axes... Ici cette carte dévoile les ruisseaux qui se jettent dans la Durolle mais sont à ce jour complètement délaissés. Ils pourraient peut être alimenter le réseau des espaces publics du Bourg ?
Les habitants donnent leur point de vue sur les différents espaces du bourg. Certains extraits ponctuent une carte de La Monnerie. D'autres cartes à découvrir sur place présentent les parcours réguliers d'enfants et d'adultes à travers la ville, et leurs endroits préférés. Pour chacun, la carte est dense, et même si les espaces sont peu visibles et pas toujours aménagés, ils sont déjà fréquentés !
Petite rétrospective des balades que nous avons réalisées dans le bourg. Certains espaces n'étaient pas connus des habitants.
N'hésitez pas à nous écrire pour réagir, connaître les actualités de l'atelier du bourg ou demander des renseignements sur la démarche : latelierdubourg@gmail.com

vendredi 7 septembre 2012

La Monnerie hier

Il faut toujours un Monsieur mémoire qui s'intéresse de près à l'histoire du Bourg ! Nous l'avons trouvé avec Jean Issard. Ce dernier nous a transmis de nombreuses cartes postales et photographies de La Monnerie-Le Montel au XXème siècle. Voici une petite sélection de ces images de la ville autrefois.

Un rocher a été coupé en deux pour faire passer la route départementale. Le bout de roc restant a été complètement rasé quelques années plus tard laissant apparaitre une maison bourgeoise imposante. Seul le nom reste. 
À l'époque où le train desservait une vingtaine d'arrêts entre Clermont-Ferrand et Saint-Étienne. Aujourd'hui la gare est devenue le Crédit agricole. L'arrêt de bus juste devant est le point de rendez vous préféré des jeunes. Les collectivités locales poussent à la réouverture de la gare en halte ferroviaire pour les voyageurs... Ce n'est pas gagné !
Peut-on imaginer se promener à nouveau au bord de la Durolle ? La Monnerie s'est développée autour d'elle comme ressource industrielle. Il existait à l'époque plus d'accès mais la rivière à toujours eu un rôle de moteur dans l'activité industrielle et ce n'est pas là que se développait la vie locale.                                                                                              
" Quand on était petits, on allait s'amuser sur les hauteurs ou construire des cabanes dans la forêt.", selon les dires d'un homme d'une trentaine d'années. Où se situent ces chemins permettant des échappées ?
L'un des atouts principaux de la ville, d'après les habitants, reste le patrimoine industriel et coutelier qui l'a façonnée. La richesse des savoir-faires et des gestes. Aujourd'hui Thiers en fait un atout industriel et patrimonial, mais la petite sœur doit encore trouver comment valoriser ses ressources.
La Monnerie vue d'en haut, à l'époque où l'îlot où est installée l'atelier du bourg s'esquissait à peine.

mardi 4 septembre 2012

#1 Les commerces de demain - jour 3

Boucherie Charcuterie à reprendre ! Dans un an, le gérant prend sa retraite. Y aura-t-il un repreneur ?
Aujourd'hui nous nous intéressons aux commerces ! Le tissus commercial à La Monnerie est encore bien vaillant, même si on sent sa fragilité. Comme si la Monnerie, comme beaucoup de bourgs ruraux se retrouvaient sur le fil du rasoir ...
comment consolider l'offre actuelle ?
Comment attirer de nouveaux commerces ?
Comment accompagner les porteurs de projets ?
Comment utiliser au mieux les dispositifs d’aide existants ?
Comment l'aménagement urbain peut contribuer à consolider l'offre commerciale ?
Comment ouvrir la réflexion aux activités et autres services ?
Autant de questions à traiter !

La mercerie n'a jamais était reprise et Melle Issart regrette les hivers où elle pouvait y acheter des pulls pour dépanner. Les vitrines vacantes parsèment la rue de la Gare et la Traverse, malgré les demandes de nouveaux commerçants auprès de la Mairie. Mais la quantité de travaux, la petitesse des boutiques et mes remises aux normes en découragent plus d'un. 
Derrière cette boutique de Kebab se cache le cabinet du docteur ! Quelle importance donner à la vitrine ? Et quelle visibilité donner aux commerçants de la rue de la Gare, invisibles depuis la Traverse ?
"Un restaurant à La Monnerie, ça ne fonctionnera jamais !"" Un restaurant qui ferait routier la semaine et de bons repas le week-end fonctionnerait à coup sûr !"... Les avis sont partagés depuis la fermeture de l'Hôtel-Restaurant il y a plusieurs années.

#1 Sorties d'école - Jour 3

Aujourd'hui, c'est la rentrée. Observations à la sortie de l'école primaire.
Petit à petit, les parents arrivent et patientent devant la grille proche de la bibliothèque. On discute entre mamans, par petits groupes.
Assez vite, le très grand parking juste en face se remplit, et l'arrêt de bus est utilisé comme dépose-minute. Quelques minutes plus tard, tout se vide et il ne reste plus qu'une dizaine de voitures sur l'espace de stationnement.

lundi 3 septembre 2012

#1 Balade dans les lotissements - Jour 2

En prenant la rue des Vignes, au nord, nous découvrons un autre visage de La Monnerie. Après les maisons accolées de la Traverse, celles enchevêtrées du Montel, nous découvrons des maisons individuelles type lotissement.
Depuis le début des années 1980, cette manière d'habiter séduit de plus en plus de riverains, qui délaissent les centres-bourgs pour s'installer aux périphéries des villes et villages.
Contrairement au quartier du Montel, la frontière espace public / espace privé est souvent marquée par la présence de barrières, haies, portails...

#1 La traverse - le long de la route nationale - jour 2

Devant l'ancienne gare, l'arrêt de bus sert de lieu de rencontre prisé par les jeunes gens. Très visible, il offre un poste d'observation stratégique !

Pratique collective du vélo sur le parking/ aire de camping car. Cet espace, tranquille, plat, a des qualités de terrain de jeu. Peut être parce qu'il est en cul-de-sac, ou bien parce que le statut entre deux entre parking, espace public et aire de camping car est ambigu, il semble sous utilisé.
Accessible aux voitures, il permet d'effectuer des dérapages contrôlés la nuit... au grand désespoir des voisins qui ne sont pas très rassurés. La cohabitation entre les habitants et ces espaces publics très centraux semblent conflictuels. Ici les traces de leur passage.
Ici le long de la route, nous croisons de nombreux piétons qui empiètent sur la chaussée. L'aménagement actuel favorise les voitures, l'arrivée dans le bourg se fait d'ailleurs souvent à vive allure. Comment favoriser la qualité des déplacements piétons ?
Le long de la route, de nombreuses maisons sont à vendre. Ici c'est curieusement la même famille qui possède les trois importantes bâtisses en enfilade.
Plus loin, la Durolle redevient visible. En contre bas c'était une usine de ciseaux. Aujourd'hui ce quartier de bord de route à quelques centaines de mètres du bourg est très dégradé. D'un côté nous dit-on, la communauté turc s'est installée, depuis des générations. De l’autre,  quelques personnes âgées, vivent dans des maisons devenues trop grandes. 

En contre bas, ce chemin délaissé est bordé de jardins d'un côté, certains entretenus d'autres en friche. Sur la droite les garages et bas d'immeuble sont complètement abandonnés. Le chemin débouche sur un cul-de-sac, anciens logements HLM détruits.
Discussion avec des habitants pour qui l'espace de jeu et de discussion se situe sur le trottoir de bord de route. Ce que nous testons un peu inquiets. Ils revendiquent la réfection du trottoir, et des équipements pour réduire la vitesse des automobiles. Il semble y avoir en effet un caractère d'urgence. Laure en profite pour dresser une carte d'utilisation des espaces publics offerts par la commune, la carte devient vite complètement pleine de commentaires, anecdotes et remarques. Il nous faut maintenant retraiter ces données.

#1 Traverser le bourg entre Route et Durolle - jour 2

Nous partons aujourd’hui découvrir les bords de la Durolle. C'est M. Issard qui est notre guide pour cette première portion de balade autour de l'histoire industrielle qui s'est construite autour de la rivière. Le bourg à donc longtemps tourné le dos à la Durolle, dont la présence était avant tout une ressource motrice et économique. Depuis l'arrêt de la coutellerie, certains anciens tachent de continuer à faire vivre les savoirs-faire.



Commencer par se glisser dans le tunnel piétonnier sous la voie ferrée. Longtemps il n'y a eu ici qu'une petite route exigüe où se bousculaient les 180 employers de l'usine de coutellerie...
Le réservoir d'eau est le terrain de jeu des jeunes adolescents qui se retrouvent pour pêcher ou regarder l'eau couler.
Nous arrivons au Rouet du Boulary. La roue est mise en route pour l'occasion, mettant en marche les machines à l'intérieur.
Tout est encore en place, permettant la transmission de la mémoire liée au patrimoine local.

Par la fenêtre des adolescents naviguent en motos et se retrouvent dans un garage consacré. De la Monnerie ou de Saint Rémy, lycéens ou en apprentissage dans les entreprises locales, ils passent là ou ailleurs leur temps libre, regrettant la fermeture du terrain de motocross de Saint Rémy. Ils sont tranquilles ici. Ils iront ensuite au plan d'eau.

Ruelle qui se dessine entre les entrepôts et les usines, ici derrière l'usine du Chinois devenue entreprise informatique, une ambiance toute particulière.

Au bout de l'usine, mise à disposition par son propriétaires, l'association "les vieilles lames" recueillent les machines et outils délaissés. Ils fabriquent même des bonhommes en bois pour rendre l'ensemble plus vivant.

Un peu plus loin la Durolle apparaît plus sauvage. Longtemps, son statut fonctionnelle lié à l'industrie l'a éloigné des habitants. a l'époque de la grande activités, des commis avait pour rôle de courir d'une usine à l'autre pour s'assurer du niveau d'eau et requérir un peu plus de courant pour faire tourner leur rouet.

Ici les fourneaux plus en activité.

En passant le pont nous arrivons à Celle. Mlle Issard connait bien cette autre rive de la commune voisine. elle y jouait enfant. Au bord de la Durolle, beaucoup de parcelle sont privées et appartiennent aux riverains.

ici un lavoir privatif.